Maman

Tu étais mon poème de naissance
Je réclamais bébé sans cesse ta présence
Et tes caresses
Je ne pouvais supporter que tu sois loin
Heureuse dans tes bras, mon Altesse…

J’avais peur de ton absence 
Je t’appelais de mes cris stridents qui faisaient fondre
Ton cœur Océan de tendresse
De mon Douh accroché au plafond
J’exerçais les cordes de mes poumons au piano et au violon…

Tu venais vers moi en devançant le temps,
Apaisée dans tes bras chauds et avenants
Dans la maison des souvenirs et des baisers chauds
Où poussaient en aisance les fous rires de l’enfance 
Affamée, je réclamais ton sein
Pour me rassasier et respirer aisément ton parfum
De mon regard, je sculptais tes traits
Dans le domaine de ma mémoire 
La couleur blé de ton teint 
Tu étais la Reine de mon Royaume, par excellence…

D’un simple regard et au son de ton khalkhal 
Mon cœur dansait en plongeant mon regard à ton regard
Petite, je comprenais déjà ton langage
Je souriais en regardant se dessiner le sourire sur ton visage
Tu étais l’amour et sa grâce
Et sur l’autel de mes nuits
Tu veillais sur mon confort, en étant éreintée et si lasse 
Le verbe aimer devant tes sentiments, jaunissait
Devenait nain et se prosternait à tes pieds
Dans une révérence…

Sur tes frêles épaules un châle dardé en saison hivernale 
Tu illuminais le home comme un phare 
Tu veillais en tricotant le toit, le chemin de mes lendemains 
Que tu parsemais de fleurs et de jasmin
Mais l’absence a chevauché tes rêves 
Pour ton enfant qui devient, orphelin…

Pour décoder tes rêves 
Adolescente, j’ai longé l’exil et je n’ai rencontré
Que l’amour en grève et aucun n’égalait tes sentiments 
J’ai rempli de mes larmes les lits de bien d’étangs 
En écrivant sur ma peau et toutes mes saisons
Dans le livre du temps
En lettres d’or Ma Comtesse, ton Nom.

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