SALLES DES FETES

Dans chaque ville ou village, les salles de fêtes se repèrent facilement. Implantées au coeur du bourg, parfois même sur la place centrale, leur architecture reflète, en général, l’époque de leur construction. D’aspect traditionnel, elles ont été conçues en pierre ou brique pour les plus anciennes.
Celles datant des années 1930 sont de style Art déco, décorées de fronton pour la plupart.
Certaines, construites après-guerre, reprennent les principes de l’architecture typique des années 1950 du mouvement moderne.
“Salles des fêtes”, “salle polyvalente”, “foyer rural”, “foyer rural”, “foyer municipal”, voire “maison du peuple”, plusieurs appellations coexistent pour nommer ces équipements publics dont la principale particularité est d’avoir eu, au même titre que les écoles et les mairies, des municipalités comme maîtres d’ouvrage et propriétaires.
Les premières salles des fêtes ont été construites sous la IIIème république, suite à la loi autorisant les réunions publiques (en 1881 puis 1907) et à celle du 1er juillet 1901 relative au droit d’association.
Cette libéralisation de la vie publique se traduit par une multiplication des associations et des syndicats : la carence des locaux pour se réunir se ressent très rapidement dans toutes les communes. Bâtir une salle municipale accueillant syndicats et associations et offrant aux citoyens une occasion de se distraire s’avère donc nécessaire, urgent et républicain.
En 1907, le gouvernement vote un décret instaurant une taxe sur le produit des jeux dans les casinos des stations balnéaires et climatiques : les communes qui en feront la demande pourront en bénéficier (jusqu’à une hauteur de 33 %) pour financer la construction de leurs foyers municipaux.
En même temps, les activités de loisirs changent. Les fêtes traditionnelles rurales se raréfient tandis que de nouveaux divertissements apparaissent : le bal devient une institution, le cinéma se développe dans tout le département.
Les salles de fêtes doivent s’adapter à ces nouvelles pratiques et deviennent ainsi “polyvalentes”, offrant une scène, des gradins rétractables, une entrée réservée aux artistes.
Aujourd’hui, ce patrimoine ancien s’adapte souvent mal aux usages contemporains et aux nouvelles réglementations en matière thermique, de sécurité, d’accessibilité. Outre des travaux d’isolation phonique et thermique, les édifices sont modifiés par l’adjonction des porches d’entrées, de petites salles annexes, d’offices pour les traiteurs.
Face à une rénovation du bâti ancien parfois trop onéreuse, les communes privilégient la construction de nouveaux bâtiments pour des salles des fêtes polyvalentes dites “socioculturelles”, répondant en tout point aux exigences actuelles, comme à Landiras, Martres ou Saint-Michel-de-Rieufret.

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