Didier Lambert, psycho-somato-thérapeute , organise ce type de conférences dans un cadre d’éducation populaire.
Freud a eu de nombreux disciples dont certains ont créé leur propre voie. CG Jung a créé le mouvement de la psychanalyse analytique. W. Reich a créé le mouvement de la végétothérapie. Didier Lambert utilise ces deux approches en tant que praticien.
Un point de divergence important entre l’approche Freudienne et l’approche Jungienne est le contenu du concept de libido. Freud a limité la libido à l’expression sexuelle, tandis que Jung étend la libido à la pulsion de vie en général, la sexualité étant une de ses manifestations.
Jung est issu d’une famille de pasteurs protestants. La religion est importante pour lui, il va cependant s’en détacher pour aller vers la spiritualité. Par exemple, il a participé aux rencontres de A. Bailey qui s’inscrit dans les mouvements spiritualistes de HP. Blavatsky, R. Steiner nés au XIXéme siècle. Dans « Les sept sermons aux morts » CG. Jung témoigne de son expérience mystique, ce sont des visions extra-lucides.
Avec Jung, le champ de la psychologie suit le mouvement de la vie qui est plus vaste que les déterminismes issus de l’éducation reçus par « papa, maman ». Pour CG. Jung, l’être humain est au carrefour des éléments sociaux, culturels et éducationnels.
CG. Jung s’intéresse à l’alchimie, à la transformation de la personne, la psychologie des processus, la mythologie, au travail de l’inconscient, qui sont tout autant de thèmes récurrents de la vie des gens. La vie est un processus initiatique. Il faut ouvrir le champ social. Le champ de la psychologie est vaste. Il travaille par analogie. Il se situe en dehors des religions. C’est l’effervescence de la compréhension de l’être humain dans sa singularité.
La pensée de CG. Jung s’inscrit dans la lignée Platonicienne qui tente d’unir les visons de Parménide et Héraclite. Parménide soutient l’idée que tout est « Un », alors que Héraclite soutient l’idée que « seul le multiple existe ». Platon propose une idée médiane qui unit les deux approches en ce sens que « le multiple participe du Un ».
Jung est resté en permanence dans une position d’équilibre :la vie est plus riche, plus intéressante que chez Freud. La vie est constamment en mouvement, à l’image du pictogramme du Yin et du Yang. Quand le Yin arrive à son apogée, il donne naissance au Yang et réciproquement. Lorsque le Yang arrive à son apogée, il donne naissance au Yin. Sa théorie est en évolution constante et son application protéiforme. Dans un siècle épris d’esprit analytique et de reproduction à l’identique des processus et de leurs résultats, CG. Jung propose une vision processuelle et singulière. Chaque être humain est différent et décline dans sa singularité le ou les processus de sa vie. C’est d’ailleurs l’une des critiques qui est adressée à CG. Jung.
Animus- anima
L’inconscient est individuel, familial ou collectif.
A l’intérieur de chaque homme, il y a des éléments féminins : l’anima.
A l’intérieur de chaque femme, il y a des éléments masculins : l’animus.
Par exemple, la littérature moyenâgeuse fait souvent référence à la double polarité de l’être humain. Dans « La Chanson de Roland », « Le conte du Graal », « Le chevalier de la charrette » on observe cette double polarité mise en scène symboliquement.
Dans l’initiation du futur roi, on combattait la brutalité (animus) par l’enseignement de l’intelligence, de la réflexion, de la philosophie, de la poésie (anima).
Il faut aller à la rencontre de notre partie opposée.
Autre exemple de cette double polarité. Le bouddhisme propose d’aller à la rencontre de son Soi par le biais de la méditation qui a pour but l’effacement du petit moi : il distingue la personnalité et l’ego. Le bouddhisme désigne « l’égo » (le petit moi) comme étant l’ensemble des objets physiques et mentaux qui nous servent à nous définir. La méditation (littéralement « mise en pratique », familiarisation »…) sert à confronter ses propres phénomènes mentaux. Il s’agit d’un travail psychique.
Jung affirme que l’autre est le support avec lequel je vais pouvoir me rencontrer :c’est la rencontre de l’anima :douceur, tendresse. La femme rencontre son animus : les sens, la force, la résistance… La trajectoire du couple est un alter-ego : rappel à l’ordre, frustration, attraction, répulsion.
Les blessures de l’enfance sont remémorées dans le couple : dans cette partie là, le couple est thérapeutique. La relation homme-femme est un rapport animus-anima. Parler de ses besoins dans le couple, c’est l’harmonie par le conflit. J’accepte que le conflit puisse exister dans le couple par la confrontation, et que c’est par le biais de cette confrontation que l’harmonie en moi-même et avec l’autre peut être retrouvée.
Autre élément important dans la rencontre préalable à l’animus et à l’anima est notre part d’ »ombre ». On doit travailler sur notre « ombre » qui est une partie de nous-même que nous ne voulons pas voir et que nous projetons sur l’extérieur et/ou sur l’autre.
Pour Freud, l’inconscient nous veut du mal. Pour CG. Jung, l’inconscient est une intense avec laquelle il est nécessaire d’instaurer une dynamique relationnelle, un dialogue. L’ombre n’est pas toujours mauvaise, elle est présente dans les rêves : un personnage du même sexe , gris, en retrait.
On doit analyser notre intime (part d’ombre) : nos limites. Il faut savoir dire non à l’autre.
Notre société est principalement issue des sociétés méditerranéennes dans lesquelles le modèle dominant est le patriarcat. Le film « Zorba le grec » est une belle illustration de la rencontre de l’animus et de l’anima. La Crète, que l’on découvre dans ce film renferme les racines de la culture méditerranéenne : c’est une civilisation patriarcale dans laquelle l’anima n’a pas le droit de cité. La confrontation de l’anima de Zorba et Basil est poignante. Zorba a fait la guerre, il a été blessé, a tué, volé : c’est désormais un homme libre dans ses tripes. Basil (issu d’une éducation anglaise) s’empêche d’explorer sa dimension d’anima ailleurs que dans son écriture. Quand son projet de réhabilitation de l’exploitation minière léguée par son père à sa mort s’écroule, Basil peut enfin dire à Zorba « apprends –moi à danser le sirtaki ».
Le rapport animus-anima permet de comprendre ce qui se passe. À ce titre il constitue un rite d’initiation permanent. Dans les rites d’initiation des sociétés premières, il y a la scarification du corps. Le corps porte la marque extérieure des étapes de vie traversées par l’individu. C’est la carte des guerriers, des bergers, des chamanes. Le passage de l’enfance à l’âge adulte pour l’homme est important tandis que la jeune fille a ses règles lors du passage à la puberté. Les femmes sont dans le mouvement de la vie, alors que l’homme est stable : il peut se retirer de la vie : c’est le machisme.
Quelques exemples de sociétés récentes et machistes :
– le nazisme, nous sommes les plus beaux et les meilleurs (les aryens).
– la société hollandaise a créé l’apartheid en Afrique du Sud.
Conférence-débat de Didier Lambert : Animus-anima
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