A Contre-Pied Éditions Poésies Juste le temps d’une partie

Juste le temps d’une partie

Juste le temps d’une vie
On joue le jeu
D’être nos égos, d’être tout petits
D’oublier le grand Feu

Atterris là comme par magie
Une pichenette et on débarque
Le doigt divin posé sur nos bouches
On ferme les yeux, il laisse sa marque
Puis selon nos accords passés avec l’Espace
C’est le Vent qui nous déplace.

On entre conscient, et les règles semblent louches
Ces trois dimensions, le temps, l’espace
Les limites, la santé et l’argent
Ce langage étrange que parlent les Grands

Ils nous apprennent qu’on est ici
Juste le temps d’une vie
Et qu’il faut jouer le jeu
D’être nos égos, d’être tout petits
Faire taire le grand Feu.

Apprendre à jongler entre le temps, les sourires et les gens
Apprendre à explorer ce Monde si grand
Surfer les reflets de cette dimension.

Ainsi commencent, dans un plongeon
Les premiers tracés de nos sillons
L’aventure qui frise
Un Monde qui sous nos pas se matérialise
On escalade les montagnes de nos projections
Puis on les roule, cheveux au vent
Afin de nager les rivières nées de nos tréfonds
Puis remonter et d’une illusion, inspirer
L’air pur de nos particules éparpillées.

Et on y croit ! On marche, joyeusement
Juste le temps d’une vie
Juste le temps d’une partie
On navigue nos mers holographiques
Flots d’un Amour moteur
Trop vaste pour nos avatars en panique
Qui en silence, fait battre nos coeurs.

Projets, rêves, émotions, beat rythmique
On réembarque sur le Grand Huit
Insouciants ou nerveux
Selon notre attachement à ce grand Jeu

Juste le temps d’une vie
Juste le temps d’une partie
On croise et on connecte
On jase et on s’inquiète
On file, on fait des détours
On crise et tombe en amour
On prend de l’âge, certains s’y vident
Nos pensées seules sillonnent ces rides.

Juste le temps d’une vie
Juste le temps d’une partie
Ca monte et ça descend
Ca compte et ça se détend
On exclame et on admire
On réclame et on satyre
On rit et souffre, s’emmêlent nos pensées
On vit en somme, on se maintient occupés
On tourne encore, on rampe, on court
Autour du vrai, qu’est-ce qu’on en fait, des détours !

Certaines flèches fusent, font taire la foire
Nous rappellent qu’au fond, tôt ou tard
Enfin vrais, on mettra fin à ce bazar
Le Coeur, la Lumière sur son grand Char
On plongera dans l’infini

Un twist de Conscience, c’est tout
Une expansion du Moi, jusqu’au bout.
Juste le temps d’une vie
Juste le temps d’une partie
Atterrir, oublier, vivre et se rappeler
D’un égo hagard à l’essence vaste qui le crée.

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