Je leur ai toujours dit
De vivre l’instant présent
De suivre leurs envies
De surfer sur le temps.
Ils conjuguent leurs vies
Toujours à l’imparfait,
Refusant à jamais
De saisir l’avenir.
Ils ressassent au quotidien
Les déchirures d’hier,
Faisant ainsi remonter
Les nausées mises en bière.
Ils ne connaissent ainsi
Que les nuits de cauchemars,
Etouffés pour toujours
Par de fielleux regards.
Je leur ai dit aussi
Qu’il fallait oublier,
Mais ils en sont marqués,
Traumatisés à jamais.
Ils ne peuvent arrêter
Les cris de terreur
Qui raisonnent dans leur tête
Qui déchirent leur cœur.
Je me souviens petit
De ce chant des ancêtres
Qui nous rappelle
Encore ces années de terreur
Les SS, ces bouchers,
Ces teneurs de camps,
Etaient bel et bien là
Buchenwald, Dachau,Tréblinka.
Sur leurs corps à jamais,
Les stigmates de leurs vies
Numérotés forcés,
Cartes de visite, déportés.
Et en mémoire aussi,
Pour ne pas oublier
Ceux qui ont laissé leurs vies
Qui ne rentrèrent jamais.