Dans la Grèce antique, l’agora désignait le lieu de rassemblement politique et mercantile de la cité, Aristote traita d’ailleurs les barbares de non-civilisés, car ils n’avaient pas d’agora.
Ce terme est aujourd’hui utilisé dans l’architecture et l’urbanisme des villes modernes et signifie la place publique au croisement des chemins piétonniers et des voies de bus, où l’on trouve le théâtre, le centre commercial ainsi que les différents équipements.
L’ Agora est né en 2004, biennale qui a accueilli, de très nombreux grands architectes et urbanistes.
Programme officiel d’Agora 2014, biennale d’architecture, d’urbanisme et de design de Bordeaux. La manifestation (qui se voulait populaire, bien que culturelle) pour sa partie officielle,a eu lieu du jeudi 11 au dimanche 14 septembre dernier.
Mais dès le week-end précédent, plusieurs événements étaient programmés autour du thème de l’espace public.
Le centre névralgique de la manifestation était le Hangar 14 sur les quais, avec débats, expositions et projections , mais 70 événements (expositions, projections de films, démonstrations artistiques, etc) eurent lieu dans toute la ville, sur le thème “Espace public, champ de la transformation du quotidien”, avec l’architecte-urbaniste franco-libanais Youssef Tohmé en commissaire général.
Le jeudi était dédié aux enfants, avec exposition des dessins des écoliers « L’espace public comme je l’imagine » / en ville et la remise des prix aux enfants des écoles pour leurs dessins sur le thème « L’espace public comme je l’imagine » au Hangar 14.
Ce jour-là, l’ambiance était détendue, la plupart des classes des écoles municipales étant là.
De souriantes hôtesses donnaient aux enfants des tee-shirts AGORA/Mairie de Bordeaux, ainsi que des petits sacs pour ranger tous les trésors qu’ils allaient trouver tout au long de leur visite: badges, cartes postales, autocollants , etc. Leurs déambulations pouvaient alors commencer.
C’était chaleureux et bon enfant comme “Les 400 coups” de Truffaut. Des animatrices assuraient des visites guidées aux groupes scolaires, et un goûter et des bonbons Haribo étaient prévu pour ces jeunes architectes en herbe.
Puis, petit à petit, les groupes s’éparpillèrent, jusqu’à se disperser complètement, le bruit se fit moins dense. Les visiteurs adultes, pourtant, continuaient de déambuler.
En y regardant de plus près, on remarquait alors les allées et venues de cette ruche. Tous les acteurs étaient en place. L’Agora café du Bordelais et très médiatique Philippe Etchebest, lui qui débuta en cuisine comme aide cuistot de son papa dans leur restaurant basque du cours de l’Yser.
Des photographes municipaux ou de Sud-Ouest, des agences d’architecture, la Mairie de Bordeaux, des agents de sécurité ravis de regarder des maquettes ou de traîner au stand kapla. Des étudiants, des hôtes et hôtesses, la librairie Mollat, tout le monde était en place.
L’école d’architecture était bien représentée : étudiants, professeurs et différents acteurs en relation avec l’extérieur, tous étaient là.
Çà et là, quelques profs des Beaux-Arts de Bordeaux (parmi les plus anciens) allaient et venaient. Car si l’école n’a plus de section Architecture depuis longtemps, elle n’en reste pas moins toujours très liée à la ville de Bordeaux, puisqu’elle fut longtemps municipale.
Et comme au théâtre, il y avait un côté cour et un côté jardin.
Par le côté jardin, les visiteurs anonymes ou scolaires, ainsi que les hôtes de marque rentraient et sortaient.
Par le côté cour, les différents organisateurs allaient et venaient.
Il y eut comme un flottement, lentement, sans que les décors ne changent, les acteurs restant en place, mais le public changea, modifiant ainsi le texte et les enjeux.
On installa un nouveau ‘’goûter’’, plus approprié au public. Le vin remplaça le jus d’orange mais ne l’annula pas. Le pain et le raisin remplacèrent les croissants et les bonbons.
Les adultes sont de grands enfants, ils attendaient le feu vert pour se jeter sur les friandises de leur âge. Certains se collaient au buffet, d’autres n’osaient s’en approcher, certains avaient bon appétit, d’autres picoraient. Les esprits s’échauffèrent.
Le buffet détourna un temps les regards des panneaux accrochés tout autour.
De récréative, l’ambiance devint mondaine, nul besoin d’une enseignante pour recadrer les groupes, chacun joua son rôle du mieux qu’il pouvait, (on sent les acteurs qui sont ‘’en tournée’’ depuis longtemps, ils sont plus à l’aise).
On murmura ou on affirma ses opinions politiques, ou on se défendit presque d’aimer le régime municipal en place. ‘’ Je n’aime pas vraiment Juppé, mais il faut reconnaître que…..’’
Des conférences ainsi que des vernissages, en veux-tu en voilà, étaient prévus quasi toutes les heures, à partir de 17h00.
Après avoir été vus, ceux qui s’intéressent vraiment à cette manifestation,allèrent à une ou deux conférences, les autres y distillèrent leur présence ou s’échappèrent.
15h00 les groupes scolaires sont revenus prendre possession des lieux et se mélangaient à nouveau aux autres visiteurs.
17H00 les derniers groupes scolaires sont partis depuis longtemps et le cycle des ’’pros’’ recommença. Ce fut ainsi le lendemain laissant le samedi et le dimanche devenir plus familial, grâce aux enfants ramenant leurs parents pour les constructions en chocolat, le stand de Kapla et tout le reste.
Dès le lundi suivant, une fois l’AGORA terminé, on entendra surtout parler de l’exposition de Georges Rousse à la Base sous-marine, des constructions d’œuvres éphémères d’Olivier Grossetête, place Pey-Berland et de l’événement surprise « Dévore Agora ».
Agora 2014, Biennale de Bordeaux, architecture – urbanisme – design: sixième édition
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