Je vois les chevaux de Camargue
Qui s’enfoncent dans un voile de nuages laiteux.
J’entends leurs galops qui me narguent
M’entraînant dans un monde merveilleux.
Si je ne passe pas par la grande porte
C’est que je préfère sauter ce mur de pierre,
Porté par la bise qui m’emporte
Dans ma nouvelle demeure, le cimetière.
Je quitte ce monde vraiment heureux
Sans un remords et silencieux,
Sans jamais avoir fait la moindre prière,
Sans m’agenouiller et toujours fier.
Loin des héros morts à la guerre,
Ma dernière pensée va à mes frères.
Pas de larmes et pas de prières
Pas de fleurs posées sur la pierre.
Que l’on me brûle en ce lieu,
Et qu’on éparpille mes cendres,
Au désir du vent généreux,
Et que par son souffle elles se répandent.
Jean-Luc Pageon