28 septembre

À chaque fois que nous disons Cheikh Bethio,
Sachez qu’il s’agit du Guide spirituel.
C’est la Source d’où nous viennent les plus beaux mots.
Il est la Mer. Nous ne sommes qu’une écuelle.

Le soleil au zénith, c’est l’été lumineux.
Les rayons viennent enfin après les nuages brumeux.
J’entends et je médite quand les hommes sourds raisonnent,
Vont et viennent pour certains ; très souvent ils m’étonnent.
Ma chambre est claire et blanche. Ma peau est sombre et noire.
Mon cœur est grand ouvert, le matin comme le soir.

Les eaux d’une mer étrange submergent l’être infidèle,
Coulent par grâce dans ses veines : harmonieux décibels !
Je suis le lit du fleuve, le bien-aimé disciple.
J’ai épousé le Maître et nous formons un couple.
Mes pensées disent qu’elles peuvent. « Et que pouvez-vous donc ?
Quoi, épuiser le Maître, cet océan sans fond ? »

Mieux vaut laisser couler, c’est le Flux éternel.
L’esprit s’est agrippé, l’âme et le corps charnel.
Vieux mots ressuscités, originalité !
La vie renouvelée, idées revivifiées !
Quand la lumière bénit, l’obscurité n’est plus ;
La nuit sombre est finie, la clarté bienvenue.

Pour tous les vers du monde, ce n’est qu’un préambule.
Sur cette Route infinie, eh bien, je déambule !
Tout homme marche vers une tombe. Et le temps est compté.
Les joutes prédéfinies, le combat est gagné.
Sans errer dans l’erreur, l’Éclaireur guide nos pas.
Son allure est la bonne ; sa torche ne vacille pas.

S’enferrer dans l’erreur, c’est détourner son œil.
La monture désarçonne ; le sultan mord son bey.
C’est bien ce qui arrive lorsque l’homme perd le nord.
L’étoile polaire s’occulte : le pôle se voile alors.
La glace mince, qui dérive, fond dans l’eau des dérives.
Le voile de l’hiver lutte, mais le printemps arrive.

Les anciennes castes sont mortes ; les nouvelles sont la mort.
Les tombeaux sont remplis. Les âmes subissent le sort.
Bien que la chaîne fût forte, elle eut été brisée :
Des morceaux, des partis contre la noble vérité.
Mais la fin est venue, commencement Cheikh Bethio !
Et les grains sont venus, semences de Cheikh Bethio !

Ahmadou Bamba Ndiaye

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