A Contre-Pied Éditions Balades Sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle (suite)

Sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle (suite)

En redescendant vers la plaine, vous vous arrêterez à Curemonte, entièrement restauré à l’ancienne avec la pierre de la région appelée « tuffeau » dans la région de la Loire.
Dans toutes nos prairies où aucun ruminant ne paisse, vous pourrez ramasser du bon pissenlit au printemps, ce qui est parfait pour la santé (drainant pour la vésicule biliaire et aussi pour la circulation du sang), car c’est une salade non poussée à l’engrais !


Plein de vergers de pommes, de poires, de pêches, de prunes et aussi les fruits rouges dont les fraises, fournissent les étals de marchés de campagne et aussi les entreprises Andros et Pierrot Gourmand, Boy, Boin et Maury qui se partagent le marché (confitures, compotes et dérivés). Le fait d’avoir les matières premières et la main d’œuvre sur place facilite le développement.

Ces entreprises pèsent sur les décisions budgétaires des pouvoirs publics ,telles que celles du Conseil Général, lorsqu’il s’agit de refaire une route pour permettre le raccordement aux axes autoroutiers. Car ceux-ci desservent des villes telles que Rungis, Toulouse, etc … Comme le groupe Andros représente 5000 emplois en France, on mesure l’impact économique que cette entreprise peut avoir sur la région.

Les vallées de la Cére et de la Dordogne sont riches en limon, qui fertilise les terres qui maintiennent un grand taux d’humidité et, alors que la sécheresse fait rage en Beauce et en Brie, ici on ne ponctionne pas de façon irréversible les nappes phréatiques.

Ainsi, beaucoup de Français ont migré dans le Quercy pendant la deuxième guerre mondiale quand la disette sévissait en ville. C’est le cas de ma famille. Dans le Var, prés de Toulon, ma grand-mère ne trouvait plus rien à donner à sa famille, sans parler de bombardements incessants qui ne donnaient guère envie de se déplacer à vue. Mon grand-père, muni de son vélo, prit le train vers le Lot. Il revînt avec une tourte de pain, des noix, et un gros jambon du pays. Ma mére, jeune fille de 16 ans à peine, s’exclama : » C’est le pays de Cocagne, Papa où c’est ? On y va tout de suite ! «  C’est ainsi que ma famille varoise d’alors est devenue lotoise durant quelques années ; ainsi, je suis la seule de la famille à y être née.

Lorsque vous continuez après Loubressac, vous serez sur le Causse de Gramat et vous aurez l’occasion de cueillir du genièvre en quantité suffisante pour quelques choucroutes, pâtés de sanglier ou de lièvre ! Munissez-vous simplement d’un gros peigne aux dents espacées, d’un sac en nylon, et d’une paire de gants de jardin car les aiguilles de ce conifère se rebellent.

Essayez d’y passer avant les grives (en octobre) et ne laissez pas les baies dans le nylon car elles risquent de moisir. Étalez-les et ôtez les aiguilles ! Vous comprendrez vite pourquoi le sachet en supermarché n’est pas donné ! Peut-être fastidieux me direz-vous ! Mais quel bonheur de savoir chercher et ponctionner juste ce qu’il nous faut pour parfumer nos plats et conserves. Quelle richesse et quelle satisfaction ! Et puis vous serez d’accord avec cet adage : « on n’a rien sans rien ! »

Vous admirerez tous ces murs de pierres sèches qui délimitent des petites parcelles de terre appelées les « cloups », ou dolines. Tantôt utilisées en bocages, tantôt cultivées en vase clos. Vous y verrez des petites bâtisses en pierres dites : bories, cazelles, gariottes ou capitelles où les bergers s’abritent des intempéries.

Sans compter les pigeonniers typiques du Quercy dont la grâce atypique et la rusticité s’harmonisent étonnamment.

Vers Mayrinhac-Lentour vous pourrez voir le Marais de Bonnefont à 6,2 kms de Padirac (D807), avec une faune et une flore remarquables (papillons et libellules). Afin de faciliter les promenades, le marais est aménagé de pontons et caillebotis en bois. Il s’agit d’un site classé « Réserve Naturelle Régionale ». Dans la même périphérie, visitez la cascade d’Autoire ainsi que le Gouffre de Padirac.
Depuis Mayrinhac-Lentour la D 38, puis la D 840 vous amèneront à Aynac qui possède un château superbement conservé.
Ensuite, vers Figeac, après Le Bourg, à 1,500 km vous prendrez la D 653 pour visiter celui d’Assier (XVIéme siècle).
Renseignements au 05 65 40 40 99 ou assier@monumentsnationaux.fr
Entre Assier et Reyrevignes (D 11), vous ferez provision au GAEC Trémoulet & Fils, de conserves d’oies (foies gras, rillettes, cous et autres gâteries). Lors de visites imprévues, cela permet d’avoir de belles entrées toutes prêtes.
A Fons (D 148) vous trouverez un gîte raisonnable pour 2 personnes du 1er mai au 30 septembre pour 50€ et en juillet-août pour 53€. ou
www.chezmarguerite.et.andré.fr

En face de la D 840, visitez Cardaillac, qui fait partie des plus beaux villages de France, entre la Limargue et le Ségala. Et si vous êtes aussi amoureux des vieilles pierres que de botanique, le Jardin Médiéval vous comblera. Ce sera une promenade instructive sur les plantes existant au Moyen Age. (visite libre et gratuite).

A Figeac vous admirerez les ruelles piétonnes très vivantes ! C’est de cette ville qu’est natif  Jean François Champollion ; celle-ci nécessite une visite dédiée à son œuvre : le musée de Champollion où se trouve la reconstitution de la tablette appelée « Pierre de Rosette » qui symbolise son travail de déchiffrage des hiéroglyphes et aussi où sont abordées les écritures du monde entier. Ce musée a été installé en partie dans la maison natale de J. F. Champollion. Figeac reste une ville riche en monuments anciens dont la Maison Carrée devenue office du tourisme.

La boutique d’épicerie fine « les Cordeliers » vous conviera à la large panoplie de richesses de notre pays, le Quercy. Vous y trouverez de quoi régaler votre palais autour des assaisonnements, des liqueurs ou sucreries à base de noix, de bons crus du coin, de la farine de châtaigne que l’on ne trouve pas ailleurs ; cette épicerie pratique la torréfaction du café.

Au 12 rue Séguier, si vous avez l’âme d’un chineur, vous dégoterez l’objet qui fera votre bonheur, cette brocante s’appelle « Un Amour de Grenier ».
De très bonnes tables et gîtes sont réputés dans l’art de la réception et de la convivialité .

La D 622, direction sud, vous guidera vers la rivière « Le Lot » où bien des surprises vous attendent. Filez sur Faycelles avec la D 21, un gîte rural « Lou Caïrou » pourrait vous attirer.
loucairou@yahoo.fr ou www.lou-cairou-faycelles.jimdo.com

Sur le chemin de Compostelle à Faycelles au Pesquié, vous trouverez le Domaine des Pierres de 42 à 49 € la nuitée, dans une maison quercynoise avec des chambres d’hôtes .
clairepierre@sfr.fr ou www.chambredhote-domainedespierres.com ou 05 81 48 03 47.

Sur la D 662, dominant la vallée du Lot, accroché au flanc d’une falaise, le château médiéval de Larroque-Toirac s’imposera à vous par son aspect seigneurial. Il se visite de mai à octobre ; un parking-tourisme près de l’église vous permettra de vous garer.

La D 38 en passant par Carayac et Puy-Clavel vous amènera à Gréalou. Là vous pourrez vous loger à l’Atelier des Volets Bleus pour une somme très raisonnable de 26 €.
www.atelierdesvoletsbleus.sup.fr ou au 05 65 40 69 86.

En poussant la chansonnette jusqu’à Cajarc, vous découvrirez les différents aspects culturels :

Avec Africajarc et son festival, (sur les rives du Lot),
Avec l’art contemporain et sa galerie l’Acadie (place de l’église),
Avec le musée du Rail préservant la mémoire du Rail Lotois (prés de la gare).

C’est surtout autour de Cajarc que se fait la récolte du safran du Quercy ! Il faut 200 000 fleurs de crocus violet pour obtenir 1 kg de safran sec. On ne prend que les stigmates de
chaque fleur à la main, ce qui en fait la valeur de cette épice tant prisée pour les plats méditerranéens principalement.

Ne manquez pas de voir la Chapelle des Mariniers entièrement rénovée en 2007, et dédiée à Sainte Marguerite, patronne des Mariniers. Des activités de ski nautique, aviron et jet-ski sont pratiquées sur le plan d’eau de 100 mètres.

On se sent merveilleusement bien dans le Lot. Ceux qui y habitent, connaissent les vraies richesses qu’apportent ces paysages, ce que la nature vous offre en fruits, en beauté, en vérité, en nourritures au sens propre comme au sens figuré … Ainsi l’appel de la FOI se fait sentir devant des sites sans égal.

Vous pourrez ressentir cette grâce quand vous approcherez de St Cirq-Lapopie : Un village perché vers le ciel, un peu comme une crèche vivante, pas aisée d’accès, le site se protège par lui-même, car il faut le mériter par l’ascension qu’il occasionne pour y accéder. Au dessus du Lot, il y a des fenêtres suspendues dans le vide, et si une ménagère secoue ses draps, oh ! Mon Dieu ! surtout qu’elle ne les lâche pas car ils se transformeraient en fantômes jusqu’à la rivière !

Tout prés de ce site unique, vous remarquerez le chemin de halage de Ganil ainsi que les écluses qui facilitent la navigation et quelques croisières fluviales !

Renseignements, réservations et embarquement :

LOT CROISIERES- Port Fluvial- 46330 Bouzies

tél 05 65 31 72 25 et 05 65 24 32 20 ou
contact@lot-croisières.com

Les falaises crayeuses sur les côtés concaves font face à des terres fertiles (céréales, cultures maraîchères et de tabac), côtés convexes. De nombreux belvédères laissent tant apprécier les ombres filantes lors des couchers de soleil sur ces terres brunes.
Après le défilé des Anglais au nord par la D 41, vous pourrez rester en parfaite communion avec le passé en visitant les grottes de Pech-Merle, où on découvre une époque où le Lot ne devait pas s’appeler le Lot. C’est à ce carrefour, vers Bouziés, que le Célé se mélange aux eaux du Lot. Car la multitude de grottes, de gouffres, de résurgences dans ce département laisse penser à un immense morceau de gruyère, comble de la plaisanterie puisque c’est le pays du palet de Rocamadour fait de lait de chèvre.

Vous redescendrez sur St Géry et Vers, et emprunterez la D 653 qui vous amènera à Cahors-Est. C’est un carrefour important (depuis le Moyen Age) pour tous les pèlerins qui descendent en Espagne sur les chemins de Compostelle. Les Cadurciens ont su préserver les traces d’un passé prestigieux. Outre les monuments historiques qui en témoignent, pas moins de 25 jardins vous invitent à rêver. Et bien souvent, là où il y a du bon vin, il y a des saveurs, une bonne chère ! Citons quelques crus des plus connus : (Mercuès, Lagrézette, Château Eugénie, Haute-Serre, Château Lamartine, Montpezat).

www.vignobles.tourisme-lot.com

Dans le sud du département, là où le soleil s’installe bien dans la plaine, la culture du melon, comme le safran pour Cajarc, fait un doux clin d’œil au midi. La température grandit d’année en année, tant et si bien que les cigales ne s’y trompent pas ! Depuis 10 ans, elles ont élu domicile dans nos causses et en fermant les yeux, on se croirait dans le Haut-Var, car la sécheresse et l’aridité des sols ressemblent étrangement à la garrigue : des chênes rabougris parfois truffiers, du fenouil sauvage, une terre semée de cailloux calcaires. C’est sûr, dans ce décor, la vigne et le melon profitent d’un ensoleillement particulier. Le Lot contribue en grande partie à la fierté de la gastronomie française (foies gras, agneaux du Quercy, truffes, vins de Cahors, chasselas de Moissac, cabécous de Rocamadour, du miel d’acacias, des noix et liqueurs de noix, des cèpes et autres champignons).

Les paysages des Causses donnent l’impression d’aridité et donc d’infertilité ; cependant, ils fournissent plus que d’autres le meilleur d’eux-mêmes. Au sud de Cahors ,par la D 149, vous irez au printemps à Lalbenque au marché aux truffes. Le diamant noir se vend à l’affût, discrètement, chacun gardant son trésor jalousement sous un torchon et connaissant la valeur du sien, (critères de qualité-poids et donc prix).

La D 19 vous conduira à Bach. Les phosphatières du Cloup d’Aural sont à visiter. Le nombre de visiteurs est chaque année de plus en plus important. On y trouve d’anciennes mines datant du XIX éme siècle où l’on a découvert de beaux fossiles.

Venez dans notre Lot, sur les traces des pèlerins en quête d’absolu, de lumière intérieure ainsi que des lieux de culte. Les autochtones qui vivent encore simplement, vous les verrez au travers de leur richesse intérieure, leur ascèse de vie qui unit l’esprit écologique et mystique que l’on appelle SAGESSE. Les lotois savent encore aujourd’hui, vivre « de peu » alors que bien des citadins consomment, achètent avidement, car il leur manque l’essentiel : la communion avec la terre nourricière.

Venez en homme humble comme un vrai pèlerin et le lotois vous recevra très chrétiennement.

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