A Contre-Pied Éditions Balades Sur les Chemins de Saint Jacques de Compostelle dans le Nord du Quercy.

Sur les Chemins de Saint Jacques de Compostelle dans le Nord du Quercy.

Mon pays natal pourrait vous sembler pauvre de par ses causses du nord au sud. Mais, comme pour les peuples, connaissons-les, comprenons-les, et sachons les apprécier.



On dit : « le Lot, pays des merveilles » ; sans chauvinisme ni atavisme, je pense de plus en plus que c’est vrai. Encore faut-il sortir des sentiers battus et aimer surtout la nature en sachant découvrir ses charmes pour les respecter. Pour peu que vous soyez épicurien, de bonnes auberges vous y attendent, il y en a pour tous les goûts, avis aux férus de gastronomie.

Au nord-Ouest, vous tomberez sur le Causse de Martel où l’on trouvait encore il y a quelques décennies « le diamant noir » du Quercy, la truffe… Et si ce trésor particulier existe toujours, les heureux bénéficiaires des lieux les jalousent tant que cela ressemble aux sources en Provence… Ainsi ces lieux sont gardés secrets.

Martel bourgade aux sept tours vaut le détour !

En redescendant sur Gluges par la D 840 et la D 43, qui mène au Belvédère de Copeyre, vous ne pourrez pas manquer le cirque de Floirac qu’a creusé la Dordogne, falaise pouvant atteindre cent mètres où se cachent bien souvent des grottes. En revenant sur la D 840, jusqu’à Montvalent, la D 15 vous amènera à Meyronne, puis en prenant la D 23 ,vous trouverez les grottes de Lacave, à visiter de Pâques à fin septembre. En prenant la D 43 et à moins de cinq kilomètres, deux châteaux dominant la Dordogne vous impressionneront sans doute : Belcastel et La Treyne. Ensuite, en allant visiter Rocamadour par l’Hospitalet, en revenant des deux châteaux en direction de Lacave, la D 247 vous amènera au moulin à eau de Cougnaguet en passant par Cantaloube. Toujours par la D 247 aller jusqu’à l’Hospitalet.

Visite de Rocamadour par le château en haut du rocher.

Deux services d’ascenseurs payants :

l’ascenseur incliné Saint-Roch entre le château et l’église
tél : 05 65 33 67 79
un aller-retour adulte en individuel : 4,10 €
par groupe de vingt personnes : 2,30 € par adulte
un aller ou un retour en individuel : 2,50 €
par groupe de vingt personnes : 1,60 € par adulte

l’ascenseur entre l’église et la rue principale et piétonne
tél : 05 65 33 62 44
un aller-retour adulte en individuel : 3 €
par groupe de 25 personnes : 1,85 € par adulte
un aller ou un retour en individuel : 2€
par groupe de 25 personnes : 1,25 € par adulte,
où le chemin de croix vous amènera jusqu’à la rue piétonne et commerçante.
C’est le deuxième site touristique de France après le Mont-St-Michel. Énormément de pèlerins y viennent surtout pour Pâques et visitent l’Église à la Vierge Noire. Rocamadour est un passage obligé de St Jacques de Compostelle. Bâti sur un roc, d’où son nom, ce lieu vous plaira même si vous n’êtes pas un fervent pèlerin, c’est-à-dire sans croyance particulière. Que ce soient les grottes ou les gouffres, la température moyenne est de douze degrés et l’été, il est judicieux de les visiter quand la température extérieure avoisine quarante degrés. Par la D 673, vous trouverez tout d’abord le Gouffre du Réveillon, plus abordable aux initiés. Ensuite, en allant voir le Gouffre de Padirac, prévoyez glacière et pique-nique pour déjeuner sur les aires prévues à cet effet. Pour ceux qui le peuvent ou qui préfèrent le confort, le restaurant du gouffre est réputé parmi les bonnes tables de la région.

En voiture, il est préférable d’arriver à Rocamadour par le haut ( l’Hospitalet), car les places de parking sont plus structurées qu’en bas du site, pour remonter sur une route étroite, ou utiliser le petit train. Sachez cependant que deux ascenseurs indépendants et payants vous conduisent du haut du site vers la rue principale et piétonne du village ; vous pouvez aussi emprunter le chemin de croix depuis le château. Depuis l’Hospitalet, si vous êtes accompagnés d’enfants, faites leur plaisir avec la promenade dans la Forêt des Singes.

Continuant le programme de votre journée, suivez la D 673 et la D 807 qui vous mènent à Loubressac, village entièrement restauré par des amoureux du style quercynois. A la mi-août le dimanche est animé par un vide-grenier et une brocante. La plupart des stands sont arborés. La mairie met tout en œuvre pour l’organisation de cette festivité : un grand terrain est réquisitionné comme parking et un sens unique est instauré pour éviter toute panique.

Sur le plateau , après le village de Loubressac, vous suivrez les indications du panneau de la « Ferme de Siran » qui vous proposera des lainages de belles couleurs, faites avec la laine de chèvres angora naines et blanches.

On y trouvera aussi des produits de lavande du causse . Vous pourrez aller voir les chèvres et vos bambins seront enchantés de les câliner. Depuis Loubressac, reprenez la D 14 en traversant la Bave par un tout petit pont de pierre.

Prudhomat se partage avec Bretenoux le château de Castelnau. Entièrement restauré, impressionnant, médiéval par ses remparts en grès rouge de forme triangulaire comme le tricorne de Napoléon, il domine la vallée de la Cère et de la Dordogne.

A Bretenoux, un souffleur de verre et un potier demeurent en permanence et présentent quelques expositions dans l’année.

A Cornac, village également bien restauré, où s’est créée une association d’artistes (LES ARTS BLEUS DE CORNAC), vous verrez des œuvres de sculpteurs et peintres.

Autour des villages situés entre Bretenoux et Saint-Céré, de merveilleuses collines couvertes de vignoble donnent un vin classé sous le nom de « coteaux de Glane » qui a un franc succès lorsqu’il accompagne les plats de notre terroir.

N’oubliez pas de visiter Autoire, coquet petit village au bout duquel se trouve une ravissante cascade. Encore un restaurant, celui de « la Fontaine », qui attire toujours une grande clientèle.

Autour de Saint-Céré, le château de Montal, de style renaissance, offre de beaux jardins et un terrain de golf. Les Tours de Saint-Laurent nouvellement restaurées, abritent un musée des œuvres de Jean Lurçat dotées de tapisseries de couleurs luxuriantes. A Saint-Céré, les commerçants sont agréables et semblent heureux, si bien que cela déteint positivement sur les personnes qui les côtoient.

Mon come-back au pays m’a donné tendresse et admiration car, éloignée pour raisons professionnelles pendant près de trente ans, j’ai découvert de belles métamorphoses respectant le style quercynois et l’époque médiévale qui ont valorisé ces lieux.

La Cére, depuis sa source en Auvergne, parcourt un dédale de gorges escarpées jusqu’à Laval de Cére, le lac de Brugale, Gagnac sur Cére (deux fourchettes de renom), Biars sur Cére et Bretenoux. De belles collines boisées offrent aux mycologues avertis de merveilleux trésors. Si vous êtes respectueux de la nature, celle-ci vous offrira : Cèpes, Girolles, Trompettes de la Mort ainsi que des Pieds de Mouton.

Les propriétaires terriens se faisant respecter, il faut faire attention aux espaces clôturés surtout lorsque le véhicule est immatriculé 33 ou 19. La cueillette des champignons est un plaisir dont je ne me lasse pas, même lorsque je reviens bredouille. Ici, la terre est généreuse et les gens vaillants, malgré la sécheresse qui sévit ; les récoltes en sont abondantes. Ainsi dans le petit village de Tauriac près de la Dordogne, la terre sablonneuse et limoneuse permet aux asperges de pousser et les particuliers peuvent en acheter directement chez le producteur. Elles n’ont rien à envier à celles de Blaye en Gironde. Les agriculteurs ont diversifié leurs cultures pour sécuriser leurs revenus mais ils restent attachés à la culture du tabac qui subsiste toujours. Les lotois savent tirer avantage de la nature, et chaque cours d’eau est une manne pour qui sait relever les manches. Ainsi dans le Lot un heureux mariage s’effectue entre la matière première et le produit fini : l’art culinaire entre autres. Un bon canard ou un bon poulet fermier rôtis à la cocotte dont des lamelles de truffe ont parfumé la peau… Beaucoup de fermes font gîte, tout en vendant leurs produits qui sont très appréciés.

Des centres aquatiques ont été aménagés près de la Dordogne pour la plus grande joie des enfants comme des adultes. Certaines communes organisent des marchés en nocturne, il est vrai que lorsque le soleil décline, il est appréciable de profiter de ces instants de fraîcheur pour faire son marché tout en se baladant .

Par exemple, à Saint-Céré, ville très vivante où il fait bon vivre , de style médiéval, où des concerts gratuits sont organisés sur la place du Mercadial ; sur cette même place vous pourrez y déguster toutes sortes de plats italiens confectionnés par la chef de cuisine ; il faut retenir ses places à l’avance particulièrement si une animation est prévue en soirée.

Après la D 673, en suivant le cours d’eau La Bave qui se jette dans la Dordogne, prenez la D 30 jusqu’à Carrenac ; l’église est un passage obligé sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle. Fénelon y a séjourné et la commune a déjà mis tout en œuvre pour la restauration de certains bâtiments en péril. En période estivale, plusieurs artistes, peintres, sculpteurs, etc… viennent donner une âme vivante à ces lieux riches du passé. Dans un cadre quercynois, le restaurant « Le Fénelon » offre une cuisine très appréciée, dans un décor hôtelier remarquable.

Un pèlerin de Compostelle se doit par son itinéraire et sa persévérance de relier le passé au présent dans l’espoir du futur « Voilà ce qu’est la foi ! » En plus des églises et chapelles, il pourra s’émerveiller du patrimoine architectural et de la nature qu’il côtoie. Aussi poussera-t-il de Carrenac jusqu’au fief de la Vicomté, Turenne, village perché sur une colline, aux toits d’ardoises de la carrière de Trévissac en Corrèze. De là, Collonges-la-Rouge est à proximité. Il s’agit d’un des villages les plus jolis de France, avec ses maisons de grès rouge qui possèdent un cachet tout particulier.

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